Nous allons en visite !
A Moscou, on a ouvert la porte d’une grande « kommounalka » dont les habitants ne sont pas les hommes mais les décennies de l’histoire russe. Chacune a sa pièce avec son intérieur typique.
Je ne connais pas l’auteur de l’idée mais l’exposition réalisée dans le Musée des arts décoratifs est presque géniale. C’est comme entrer en personne dans le passé.
On entre ?
En tant qu’antichambre on a les logement des deux antipodes sociaux : du noble et du paysan. Au début du XXe, les premières constituaient 1,5 % de population du pays et possédaient environ un tiers de terre dans ses régions occidentales. Les deuxièmes comportaient plus de 77 % des Russes et produisaient plus de 25 % de récolte mondiale de blé. La noblesse avait encore du pouvoir mais plutôt formellement car elle n’avait plus d’argent. La paysannerie venait d’être libérée du servage (1861) mais restait la seule couche sociale auquel on infligeait la peine corporelle.
Un salon dans la maison d’une famille noble (Moscou, 1900) et une izba (un village près de la ville de Saratov, 1900). Ce samovar sur la table indique que la famille est relativement aisée: à l’époque cet ustensile coûtait cher. Il jouait un grand rôle dans la vie familiale et très souvent constituait une partie de la dote. Les marchands se mariaient avec l'argent, les paysan - avec le samovar. Bon, je blague.
Du point de vue démographique c’est la paysannerie qui a engendré les grands négociants et la classe ouvrière – les deux nouveaux « premiers rôles » du théâtre social russe.
Il n’y a pas de pièce des marchands dans l’exposition, c’est pourquoi je vous propose de jeter un coup d’oeil sur la maison Nosov, une famille de commerçants : clic
Quant aux ouvriers, on peut mettre son nez dans la pièce d’un employé de l’imprimerie:
Une chambre d’employé qualifié louée dans la maison d’un citadin (la ville de Nijni Novgorod, 1900). Les travailleurs non-spécialisés avaient les logis selon leur statut familial : ceux qui ont été mariés partageaient avec les autres familles un logement ou une maisonnette ; les célibataires habitaient en casernes.
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C’est une baraque pour les ouvriers construisant le Combinat métallurgique de Magnitogorsk. La décision sur le chantier a été prise en 1929 et vers l’automne du 1930 il y avait plus de 19 milles personnes qui travaillaient jour et nuit. En 1932 le premier haut fourneau a commencé à fonctionner.
Le coin rouge avec les livres et un drapeau d’équipe du travail sont les détails inévitables de l’époque. Entre autre c’était l’endroit où on faisait les devoir pour l'école – pendant le chantier, il arrivait aux ouvriers à apprendre à lire et à écrire, à entrer dans un métier ... à être frappé par la répression.
En même temps, au début des années 30, Moscou avait aussi un grand chantier. On édifiait les bâtiments où les nouveaux fonctionnaires pourraient vivre (clic) et travailler.
Le bâtiment à l’horloge – le narkomat des artères de transport (architecte : Ivan Fomine). L’édifice rouge – le narkomat de l’agriculture (architecte : Alexeï Chtchoussev), celui avec les colonnes – le narkomat de l’industrie légère (architecte : Le Corbusier).
En même temps Kalinine a signé les amendements du code de procédure pénale qui privaient les condamnés des droits à la cassation et à la rémission et qui installaient l’exécution de la peine capitale tout de suite après son annonce.
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