Aujourd’hui en Russie on fête la fin de la deuxième guerre mondiale – un jour plus tard qu'en l’Europe. C’est à cause des deux heures du décalage : officiellement c’est le 8 mai 1945, à 22h43, que la capitulation de l'Allemagne a été signée. En Russie, c'était déjà le 9 mai.
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La Tombe du Soldat inconnu sous les murs du Kremlin. Ce monument est consacré aux gens tués pendans la bataille de Moscou en 1941. Sa flamme brûle en permanence, en été comme en hiver... |
Dès 1995 chaque année on fait un défilé sur la Place rouge pour les hauts fonctionnaires et les anciens combattants. Comme je ne suis ni parmi les uns, ni, bien sûr, parmi les autres, je ne peux pas vous présenter de photos.
C’est pourquoi je vous offre la traduction approximative d’une poésie écrite en 1941 par Constantin Simonov et publiée en 1942. Ces lignes ont été mille fois copiées dans les lettres des soldats et généraux :
Attends-moi... et je reviendrai
Жди меня, и я вернусь. Только очень жди, Жди, когда наводят грусть Желтые дожди, Жди, когда снега метут, Жди, когда жара, Жди, когда других не ждут, Позабыв вчера. Жди, когда из дальних мест Писем не придёт, Жди, когда уж надоест Всем, кто вместе ждёт.
Жди меня, и я вернусь, Не желай добра Всем, кто знает наизусть, Что забыть пора. Пусть поверят сын и мать В то, что нет меня, Пусть друзья устанут ждать, Сядут у огня, Выпьют горькое вино На помин души... Жди. И с ними заодно Выпить не спеши.
Жди меня, и я вернусь, Всем смертям назло. Кто не ждал меня, тот пусть Скажет: — Повезло. Не понять, не ждавшим им,
Как среди огня Ожиданием своим Ты спасла меня. Как я выжил, будем знать Только мы с тобой, — Просто ты умела ждать, Как никто другой. | Attends-moi et je reviendrai. Mais attends-moi très fort, Attends, quand les pluies jaunes Apportent de la tristesse, Attends quand les neiges tourbillonnent, Attends quand il fait chaud, Attends quand on n’en attend plus d'autres, En les ayant oubliés hier. Attends quand de pays lointains Des lettres ne viendront pas, Attends quand tous qui attendent avec toi Seront déjà lassés.
Attends-moi et je reviendrai, Ne souhaite pas du bon A tous qui savent par coeur Qu’il est temps d’oublier. Que le fils et la mère croient Que je n’existe plus, Quand les amis fatigués d’attendre Se mettront autour du feu, Prendront du vin amer A la mémoire de mon âme... Attends. Ne te dépêche pas A prendre ton verre avec eux solidairement.
Attends-moi et je reviendrai, Pour contrarier toutes les morts. Celui qui ne m’attendait pas Qu’il dosse: "C’est de la veine." Ceux qui ne m’attendaient pas, ne comprendront pas Comment au milieu du feu Par ton attente Tu m’as sauvé. Comment j'ai survécu, nous le saurons, Seul toi et moi - Simplement c'est parce que tu savais attendre, Comme personne. |