Hier on célébrait le Noël en Russie. Jadis le 7 janvier signifiait la terminaison du carême orthodoxe et le commencement d'une période presque païenne - les sviatkys. Pendant douze jours on ne s'occupait que de l'art divinatoire et de ce que le langage contemporain définirait comme "les relations intermondiales".
Il s'agit de la communication avec l'autre monde, du lien entre les vivants et les morts, entre les gens et les êtres surnaturels. Bref, c'était le moment pour s'occuper du bien-être de la famille, présent et futur.
Par exemple, le 8 janvier était consacré aux dieux du clan. En outre c'était la fête professionnelle des accoucheuses. Auparavant dans les villages russes on les appelait les "povitouki" ou les "babi". Selon la tradition du jour, ces dames estimables devaient cuisiner beaucoup de bouillie - d'habitude de sarrasin - pour la proposer aux jeunes mères, aux petits enfants et à ses patrons magiques. Ainsi la fête a reçu son nom - "Les bouillies de mémé" (en russe - "Babii kashi", "Бабьи каши").
Et qu'est-ce qu'on faisait avec les restes de cette grande bouillie ? Peut-être la réponse se trouve dans une vieille recette de la cuisine russe que je viens de trouver. Le plat s'appelle le "grétchnévik", du mot russe "grétchka" - "le sarrasin".
Vous pouvez l'essayer si vous êtes aussi en retard pour crier « petit pot, arrête-toi ! ». Cependant j'ai à vous prévenir deux fois: 1) c'est un plat au goût spécifique, 2) la préparation n'est pas aussi facile qu'on pourrait le penser. C'est tout. Passons à la recette.
Ingrédients
1 verre de sarrasin
environ 2,5 verres de l'eau
1 œuf
sel
crème fraîche
Préparation
Faire bouillir l'eau, y mettre le sarrasin.
Ecumer, ajouter le sel et baisser le feu.
Avez-vous deviné ce qu'il faut recevoir ? | |
Quand la bouillie de sarrasin sera prête, la laisser refroidir jusqu'à 60 ºC environ. | |
Battre l'œuf et l'ajouter dans la bouillie.
Mélanger tout. | |
Mettre la couche mince de bouillie dans une poêle huilée. (Je l'ai mis sur un plateau en pensant qu'ainsi la préparation serait plus commode - un raisonnement
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Diviser la couche de bouillie en petites tranches.
Faire les dorer des deux côtés dans une poêle huilée. | |
Servir les tranches du grétchnévik chaudes ou froides, avec de la crème fraîche ou une autre sauce.
A mon avis ça doit être aussi un bon accompagnement pour le chtchi - une sorte de soupe aux choux aigre. |