Enfin ! Je l’ai fait ! J’ai fait des photos de ce monument légendaire qui est revenu sur sa place en 2009 . Après six ans d’absence, l’Ouvrier et la Kolkhozienne n’ont pas du tout perdu leurs expressivité, gravité et énormité.
Comme avant, il leur manque de l’espace ; il semble qu’ils se précipitent vers «l'avenir lumineux» («des lendemains qui chantent») en espérant y trouver un endroit proportionnel...
Quant à ces petits êtres au pied du monument, ils se dirigent directement vers le côté opposé, c’est à dire, vers le passé.
Pendant ces vacances d’hiver il était très facile de le retrouver dans ce pavillon, sur lequel se base ce couple en inox. Son piédestal est en même temps un centre d’expositions, et l’une d'elles a été consacrée aux témoignages, peut-être, les plus fragiles de l’époque soviétique – décorations de Noёl.
Dans le hall:
Le petit café à côté du vestiaire s'appelle «Paris» ))
A ceux qui n'avaient pas besoin d'une tasse du thé, on proposait de prendre l'ascenseur griffé pour retrouver tout de suite l'exposition:
Pour la plupart de gens c'était des émotions de leur enfance...
Toutes ces petites figurines en verre et papier mâché, ces cartes postales avec des visages optimistes, ces étoiles et ces personnages de contes familiers à chaque enfant soviétique – ils plongeaient le public adulte dans les souvenirs.
Les visiteurs plus jeunes regardaient avec étonnement : ils ne pensaient pas qu’en URSS on produisait quelque chose originale et sympatique.
De plus, ces décorations marquent telle ou telle période de l’époque et c’est vraiment étonnant de voir l’histoire "enregistrée" de cette façon.
Cette décoration pour le sommet du sapin a été produite en Empire allemand et sa forme d’une lance ressemble à celle de casques à pointe de soldats allemands pendant la Première Guerre mondiale. Le verre épais et une couche du plomb à l'intérieur – deux faits qui expliquent la lourdeur de ces pommes de pin, typiques pour la première moitié du XXe siècle :
Les décorations en carton-pâte de même époque sont couvertes avec du sel inventé par M. Berthollet. Ces figurines doivent être inflammables à cause de cette substance qui est aussi l’un des ingrédients des allumettes.
La technique du cartonnage de Dresde est apparue à la fin du XIXe siècle. En Russie on l'a empruntée et simplifiée.
Sans doute ces figurines ne sont pas si travaillées que celles de l’Allemagne, mais elles ont été populaires entre les années 20 et 80 du XXe siècle. Une gloria mundi pas courte, n'est pas?
La mode des années 20 a apporté des symboles soviétiques à tous les domaines de la vie et à celui des décorations de Noël aussi.
Les décorations en petites perles et baguettes en verre:
Pendant les années 20-50, on en fait des figurines variées, pas seulement des étoiles, mais aussi des objets moins poétiques comme des parachutes ou aérostats.
Les années 30 :
Le thème oriental est apparu entre autre grâce à quelques événements de l’art soviétique. On a publié un conte sur des aventures d’un djinn dans l’URSS. Ce personnage s’appelle le vieux Khottabytch et il était très populaire parmi les enfants soviétiques.
Le Docteur Aïbolit (c’est à dire « Aïe-ça-fait-mal ») et tous ses animaux sont aussi venus d’un conte. Selon son auteur Korneï Tchoukovski, le bon docteur a fait un voyage dangereux en Afrique pour se battre contre le féroce pirate Baramaleï:
Une autre apparition des années 30 est le film « Le Cirque » . Son grand succès a fait venir les motifs de la piste dans le domaine de décorations d’arbre de Noel:
Quelles décorations de Noel étaient en vogue en Russie dans années 40 et après? Pour le savoir il faut changer de salle. Allons?