Cette chanson de 1953 est dédiée aux habitants de Moscou qui ont péri pendant la Deuxième guerre mondiale. Les rues mentionnées dans le texte se trouvent au centre ville : Mokhovaya est tout près du Kremlin, Malaya Bronnaya en est à 15 minutes de marche. Il s'agit du coeur de Moscou.
Les auteurs de la chansons - Euvgueny Vinokourov (paroles) et Andreï Echpai (musique) ont aussi participé aux batailles, étant partis au front à 17 ans.
Moscovites
Musique : Andreï Echpai
Texte : Euvgueny Vinokourov
Interprétée par Mark Bernes
В полях за Вислой сонной Лежат в земле сырой Серёжка с Малой Бронной И Витька с Моховой. А где-то в людном мире Который год подряд Одни в пустой квартире Их матери не спят.
Свет лампы воспалённой Пылает над Москвой В окне на Малой Бронной, В окне на Моховой. Друзьям не встать. В округе Без них идёт кино. Девчонки, их подруги, Все замужем давно. Но помнит мир спасённый, Мир вечный, мир живой, Серёжку с Малой Бронной И Витьку с Моховой. | Dans les champs, par delà de la Vistule endormie Sont couchés dans la terre humide Sériogeka* de Malaya Bronnaya Et Vitka de Mokhovaya. Et quelque part dans le monde populeux Année après année, Seules dans les appartements vides Leurs mères ne dorment pas.
La lumière d'une lampe enflammée Flambe au-dessus de Moscou - Dans une fenêtre de Malaya Bronnaya, Dans une fenêtre de Mokhovaya. Les amis ne se lèveront pas. Dans le quartier On va au cinéma sans eux. Les filles, leurs copines, Toutes sont mariées il y a longtemps. Mais le monde sauvé, le monde éternel, Le monde vivant garde la mémoire De Sériogeka de Malaya Bronnaya Et de Vitka de Mokhovaya. |
*Sériogeka et Vitka sont les diminutifs très répandus des prénoms Sergueï et Victor – on appelle ainsi ses amis d'école ou de l’Université.
Plus tard, Andreï Echpai se souvenait : « Ces vers m’ont bouleversé. C’est comme s’ils étaient sur ma vie : Malaya Bronnaya est près de la rue Bolshaya Bronnaya, d'où je suis allé à la guerre ... Mon frère aîné, parti avant moi, a péri l'été 1941. Notre mère l’attendait jusqu’à ses derniers jours ... Elle se couchait toujours très tard – la phrase sur la lumière enflammée d'une lampe est très juste. Dans ces vers je voyais ma mère qui attend, qui lit et relit les lettres de mon frère et les miennes venues du front. »